Non à la répression des lycéen-nes dans l’exercice de leur droit à manifester

Signataires: MNL, FCPE, FSU 80, CGT Éducation Somme, Sud Éducation 80, CNT 80, SNFOLC80, PEEP

Les organisations syndicales, de parents d’élèves et de jeunesse, la FSU 80, la CGT éduc’action 80, Sudéducation 80, la CNT-STE80, le SNFOLC80, la PEEP de l’Amiénois, les parents d’élèves FCPE élus au lycée Robert de Luzarches, le Mouvement national lycéen, tiennent à exprimer leur soutien à Alexandre Peuvot, élève de terminale du lycée Robert de Luzarches à Amiens et militant du Mouvement National Lycéen, qui vient d’être définitivement exclu de son établissement, suite à un conseil de discipline lui reprochant certains de ses agissements lors de la mobilisation massive du 13 janvier contre l’incurie de la gestion de la crise sanitaire dans l’éducation.

Alexandre s’est vu reprocher d’avoir bousculé la proviseure-adjointe de son établissement le 13 janvier, lors de son action devant le lycée pour inciter ses camarades à ne pas se rendre en cours afin de se joindre à la manifestation Iycéenne prévue ce matin-là à Amiens. En effet, il a tendu la main à l’un d’entre eux pour le tirer vers l’extérieur du lycée où il était retenu contre son gré par la proviseur-adjointe, et c’est ainsi qu’il a déclenché une bousculade qui a atteint cette dernière. Mais cette conséquence était totalement involontaire de sa part, il ne voulait aucunement la toucher ni lui manquer de respect, seulement aider son camarade à sortir du lycée pour exercer son droit à manifester.

Une exclusion définitive pour un élève de terminale à quelques semaines des premières épreuves du bac, n’est-ce pas trop cher payé pour un acte involontaire, qui plus est commis en tant que représentant d’une organisation lycéenne dans le cadre d’une mobilisation légitime, à laquelle quasiment tous les syndicats et organisations de jeunesse appelaient ?

En outre, sur les trois représentants des élèves censés siéger à ce conseil de discipline, deux étaient absents, ce qui a empêché Alexandre d’y être pleinement représenté et défendu. N’aurait-il pas été plus juste de reporter ce conseil à une date ultérieure, dans la mesure où il est de notoriété commune qu’en ce moment la Covid fait des ravages dans les classes ?

Enfin, Alexandre est un lycéen pleinement engagé dans la vie de son établissement : il est président du Conseil de la vie lycéenne, et il siège au CA en tant que représentant des élèves. N’est-il pas contradictoired’encourager et de valoriser cet engagement citoyen de sa part quand il s’agit des affaires internes du lycée, et de le lui reprocher quand il s’agit de causes plus générales et liées à la vie de la cité tout entière ?

Il faut cesser d’avoir peur des engagements des lycéennes et lycéens, et de chercher à les intimider dès qu’ils se mobilisent pour exprimer leurs revendications. Ce sont les citoyennes et citoyens de demain, et même d’aujourd’hui pour une part d’entre elles et eux, qui sont majeures. Ils et elles ont des droits qu’il faut respecter, et notamment le droit de militer dans des organisations lycéennes et politiques ! Et ils et elles sont au lycée essentiellement pour apprendre à devenir autonomes et à forger leurs propres convictions.

Au regard du caractère involontaire des faits reprochés, les organisations la FSU80, la CGT éduc’action 80, Sud éducation 80, la CNT-STE 80, le SNFOLC 80, la PEEP de l’Amiénois, les parents d’élèves FCPE élus aulycée Robert de Luzarches, le MNL, invitent Alexandre à présenter des excuses aux personnels de direction, et lui affirment tout leur soutien dans la démarche de recours engagée par sa famille contre la sanction qu’ils’est vu infliger.

Amiens le 30 janvier 2022

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