Mobilisation internationale des jeunes le 8 mars

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Le 8 mars on se mobilise à l’international, on lutte pour les droits des femmes. À cette occasion, les étudiants et lycéens organisés syndicalement d’une dizaine de pays européen ont publié un communiqué de presse avec une courte analyse de la situation actuelle, une liste non exhaustive de leurs revendications ainsi qu’un appel à la mobilisation internationale. Pour les droits des femmes : Une journée, c'est pas assez, construisons la grève illimitée !

Communiqué de presse :

Les organisations étudiantes de toute l’Europe veulent profiter de cette occasion pour sensibiliser le public à la situation catastrophique des droits des femmes dans le monde aujourd’hui. Pour cette raison, nous avons dressé une liste de revendications afin d’améliorer notre éducation sur le féminisme et l’égalité des genres, et de créer un environnement d’apprentissage inclusif pour tous.

En tant qu’organisations étudiantes internationales, nous appelons à une mobilisation européenne des jeunes et des étudiants pour le 8 mars. À notre époque, les femmes du monde entier sont encore confrontées à de nombreuses adversités qui auraient dû être éradiquées depuis longtemps. Le sexisme, les inégalités et le manque d’opportunités sont les principaux problèmes auxquels les femmes sont confrontées au 21ème siècle. C’est pourquoi nous voulons faire la lumière sur les difficultés rencontrées dans le monde entier, en Europe et dans nos communautés locales.

À l’heure actuelle, en Afghanistan, des générations de citoyens, en particulier des femmes et des filles, paient le prix d’années de guerre et de conflit, ce qui entraîne une violation de leurs droits fondamentaux. Le manque d’accès à l’éducation est criminel. Aujourd’hui, l’UNICEF estime que 3,7 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation, dont 60% sont des filles et des jeunes femmes. Cette terrible discrimination affecte les femmes et leur droit à l’éducation. Les écoles devraient être des espaces sacrés, en particulier pendant les conflits, et nous ne devons laisser personne nous en priver. Depuis toujours, les femmes sont en première ligne lorsqu’il s’agit de crises mondiales.

Aujourd’hui, en Ukraine, les femmes sont toujours en première ligne, victimes de l’impérialisme et de l’expansionnisme russe. Leurs droits sont menacés à cause de la guerre. Nous sommes aux côtés des femmes qui sont directement victimes du système capitaliste libéral et qui subissent de plein fouet les horreurs de la guerre. Poutine et l’OTAN doivent se retirer, réclamons la paix entre les peuples !

Que ce soit en Afghanistan ou en Ukraine, les droits des femmes sont actuellement attaqués. Cependant, ces situations existent partout dans le monde et ont tendance à s’aggraver en temps de guerre. Nous exprimons notre solidarité avec les femmes du monde entier qui sont victimes de la violence du système patriarcal et impérialiste, et rappelons la nécessité d’une lutte internationale pour les droits des femmes.

Une fois de plus, les femmes ont été en première ligne tout au long de la crise sanitaire qui dure depuis plus de deux ans. Les femmes représentent plus de 75% des infirmières dans de nombreux pays, et si nos hôpitaux et nos systèmes de santé ont tenu bon pendant cette crise, malgré les politiques d’austérité des gouvernements libéraux, c’est grâce à la force de ces travailleuses qui font vivre les services publics et la société.

Aucune femme ne peut être libre tant que toutes les femmes ne sont pas libres, et la seule façon d’y parvenir est l’abolition du système patriarcal qui caractérise notre société dans tous ses aspects. Nous pensons que ce changement doit nécessairement passer par l’école, lieu de croissance et de formation, par la confrontation avec des expériences différentes et significatives pour le développement empathique de l’individu.

En ce jour du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous, organisations étudiantes, syndicats étudiants et lycéens d’Europe et du monde entier, souhaitons rappeler haut et fort les revendications suivantes, qui sont à la base de notre combat pour l’égalité et le progrès :

– Le sexisme et toutes les formes de discrimination doivent cesser dans nos lieux d’études. Qu’elle vienne des adultes ou entre élèves, la discrimination doit être combattue et pour une éducation équitable, les politiques doivent donner la priorité à l’enseignement du respect, de la tolérance et de l’égalité des sexes.

– Les femmes doivent être davantage prises en compte dans les programmes scolaires. Oui, l’histoire recèle aussi de grandes femmes qui ont beaucoup fait pour notre société, pour nos droits et nos acquis sociaux, et nos programmes scolaires devraient les mettre davantage en avant.

– Les différences salariales sexistes entre les genres doivent cesser. Aujourd’hui, à poste et qualifications égales, les femmes sont payées 19% de moins que les hommes, en raison de nombreux préjugés et croyances sexistes ancrés dans notre société. En tant que jeunes travailleurs et stagiaires, nous devons exiger la fin immédiate des inégalités salariales et des salaires plus élevés pour tous afin de lutter contre la précarité. Dans 24 pays, les femmes ont besoin de l’autorisation de leurs maris pour accéder au travail, la lutte pour l’indépendance des femmes n’en est pas à sa fin.

– La liberté de s’habiller n’est pas encore une évidence dans les écoles en 2022. Dans de nombreux pays, il est encore compliqué au 21ème siècle d’avoir la liberté totale de s’habiller comme on le souhaite. Le système conservateur qui nous gouverne restreint notre apparence et notre façon de nous habiller. Nous réaffirmons que “nos corps, nos choix” et que ce n’est toujours pas aux hommes de décider de si nous devons ou pouvons porter une jupe ou un pantalon.

– Que ce soit dans les écoles ou dans la société, l’accès aux protections menstruelles doit être rendu gratuit. Ces besoins fondamentaux et quotidiens représentent une charge financière élevée. Les États devraient financer les produits menstruels et les rendre disponibles dans les écoles.

– L’éducation sexuelle est nécessaire dans les programmes scolaires modernes. Elle doit couvrir les bases des méthodes contraceptives, l’orientation sexuelle, l’expression du genre et les relations non seulement hétérosexuelles mais aussi homosexuelles. Le fondement de ce type d’éducation doit être le consentement et l’intelligence émotionnelle. À mesure que les élèves grandissent et avancent dans le système scolaire, ils doivent recevoir au moins une éducation sexuelle de base.

– L’ONU rapporte que leurs maris ou partenaires intimes ont assassiné 50 000 femmes en 2017. Pire encore, dans 4 régions du monde sur 5, le foyer est l’endroit le plus dangereux pour une femme. En plus de lutter contre le système patriarcal qui crée cette violence, nous devons faire pression sur les États pour qu’ils adaptent leur législation à ces homicides. Plus de 43 pays n’ont toujours pas de législation sur le viol conjugal, et cela doit changer maintenant.

– Nous voulons un droit authentique à l’avortement : souvent l’accès à ce service n’est pas garanti, parce qu’il s’agit parfois d’un service privé ou parce que la disponibilité des médecins non objecteurs de conscience est faible. Ce problème porte atteinte au droit à la santé et aux soins de tant de femmes. Nous voulons éliminer la stigmatisation qui marque les femmes qui choisissent d’interrompre volontairement une grossesse, considérées comme inférieures ou déviantes par rapport à un concept de féminité, basé sur la perception commune que l’avortement est mauvais et/ou moralement et socialement inacceptable.

Par cette déclaration, nous appelons les jeunes et les étudiants du monde entier à se mobiliser pour les droits des femmes le 8 mars et tout au long de l’année. Pour montrer notre soutien à la mobilisation dans le monde entier, portons tous un bandeau en tissu violet le 8 mars. De plus, dans les pays où des manifestations et des actions de grève ont lieu, nous appelons les étudiants à rejoindre et à soutenir ces mobilisations.

Afin d’amplifier la mobilisation et de montrer aux gouvernements notre détermination, partageons tous des images de nos actions et de notre solidarité avec le mouvement en portant du tissu violet.

La lutte pour les droits des femmes n’est pas une lutte d’un jour, c’est une lutte systémique quotidienne.

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